Libéria

Au Libéria, la morale est affichée en quatre par trois dans les rues de la capitale Monrovia. Ce qu’il faut faire, ce qu’il ne faut pas faire, le bien, le mal, tout y est expliqué. Le regard de Heugene me révèle 20 ans de guerre civil et la peur du devenir.
‘Créé’ dans les années soixante, cet État est constitué de noirs venus des Etat-Unis et de ‘natifs’. Jusqu’à il n’y a pas si longtemps, seuls les afro-américains avaient le droit à l’éducation. Pendant la guerre, on a déterré les tombes pour ronger des os humains. A moins de dix kilomètres de Monrovia, les enfants de moins de douze ans d’un village n’ont jamais vu de blancs. A moins de 2 mètres des champs d’hévéa (caoutchouc) appartenant à Firestone, on vous tire dessus au Kalachnicov. Le Libéria n’appartient pas aux libériens et pendant les élections présidentielles, des urnes remplies de bulletins en faveur de George Whéa sont tombées des hélicoptères de l’ONU dans les villages. En une heure à marcher dans les rues de Monrovia, qui n’a ni l’eau ni l’électricité courante, je vois vingt églises évangéliques américaines et quarante véhicules humanitaires. Ma chambre de sept mètres carrés coûte 120$ et le salaire moyen par jour est de 50$ libérien (un euro).

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